Choisit-on où on meurt ?
Si on ne veut jamais mourir !
Voir la vérité en face.
Ceux qui s’accrochent à l’ordre social existant
Qui ne veulent pas voir qu’il ne pourra se perpétuer bien longtemps
Jusqu’où seront-ils prêts à porter leur déni
Seule cause, en dernière instance,
dans une parfaite ironie,
du chaos social qu’ils redoutent tant ?
On vous demandera bientôt de choisir
On vous demandera bientôt de choisir entre mourir ou faire périr. Mais ceux et celles qui, pétrifiés à l’idée de la mort, choisiront demain de nous condamner le feront pourtant parce qu’ils ignorent aujourd’hui qu’ils sont déjà morts.
Ceux et celles qui croient posséder leur vie n’ont rien compris. Mais ils seront « balayés par l’Histoire ». Les grands hommes et les grandes femmes n’ont pas fui la mort. Et c’est d’eux dont la vie se souviendra.
Au-delà du vrai et du faux : sur la vérité du mensonge
Le faux a ses raisons, ses origines, ses déterminations. Il n’est jamais posé par erreur. Par définition, le faux s’oppose au vrai, et il ne peut le tolérer, parce que le vrai rend apparent la réalité du faux, révèle la vérité du mensonge que celui-ci cherche à dissimuler.
Ainsi l’agent, quel qu’il soit, qui produit, diffuse et transmet de fausses informations – tout comme d’ailleurs celui qui s’en accommode – participe essentiellement du mensonge qu’il contribue à dissimuler. Et il s’opposera d’autant plus vertement à toute contradiction, à tout débat, qu’il sera conscient des conséquences qu’implique la vérité – même s’il ignore encore, à ce point, la vérité du mensonge qui le détermine.
C’est ainsi qu’on explique qu’autant de personnes a priori sincères et bien intentionnées puissent y prendre activement part : elles ne peuvent tout simplement pas envisager la fausseté de leurs croyances (car il s’agit bien ici de croyances) sans remettre radicalement en question leurs propres déterminations essentielles.
Sur la terreur
Qu’est-ce qui terrorise l’opinion? Voilà ce qui motive le terrorisme.
Qu’est-ce qui terrorise les puissants? C’est de redevenir un humain parmi les autres, face à ses propres impuissances. C’est que leurs impuissances soient reconnues. C’est d’être reconnus pour ce qu’ils sont vraiment.
Oui, en ce sens, le pouvoir est une forme de construction névrotique. Le seul moyen de valider pour soi une représentation de soi-même, c’est d’obtenir chez autrui la reconnaissance de cette représentation – représentation n’étant pas essence, nécessitant validation par réflexion, retour d’image; pure apparence; forme masquant le fond.
Sous le masque terrifiant, un visage terrifié.
La teneur de l’impuissance qui terrorise les puissants explique la nécessité de terroriser les regards pour qu’ils valident la représentation de leur propre puissance. Ainsi, le terrorisme – provoqué ou allégué –
est un aveu d’impuissance.
« Devant l’agitation fourmillante des êtres,
-Lao Tseu
ne contemple que leur retour. »
Tremblez, puissants.
L’heure de votre libération approche.
La Disparition
Indistinction unilatérale obligatoire, jusqu’à la dénégation des distinctions réelles : dictature de l’idéal sur le matériel, de la marchandise sur le naturel ; dématérialisation de la réalité, dévitalisation du vivant, mort programmée de toute vie ; suffocation par le désir de toute conscience.
C’est la nouvelle religion des adorateurs de l’ordre fétichiste de la marchandise.
L’absurde pour raison
Le non-sens pour sens
L’artifice pour nature
L’apparence pour essence
Abolition de l’histoire, de la vérité, de l’Être.
About to Collapse (c’est le printemps !)
Ce qui jusqu’ici semblait marcher, demain ne marchera plus.
Il ne s’agit pas d’organiser la production humaine. Il s’agit de l’émanciper de la banque, du salariat, de l’argent et de l’État.
La Commune s’apprête à ressurgir. Sera-t-elle à nouveau écrasée ? Ici et là : c’est presque certain. Mais ce n’est pas la chose surgie qui nous intéresse, mais son surgissement. Le vibré de la vie vraie, la puissance radicale de l’Éros, insurrection de l’Être contre tous les despotismes appropriatifs et possessifs de l’aliénation de l’Avoir.
Ce qui est à moi est à toi : toi et moi formons communauté. Ce qui nous unit est amour ; ce qui nous fait grandir, c’est la reconnaissance de l’autre, c’est le don de soi, dans la réalisation intégrale de soi, dans son rapport à l’autre, dans son rapport à la nature ; réalisation de sa propre nature.
Progression rampante de la droite ou rétrécissement idéologique de la gauche ?
Loin d’offrir du matériel propre à la réflexion, la gauche sociétale s’enferme dans les principes, la doctrine politique et les dogmes de l’inclusion et de la culpabilisation écologique.
Ainsi, par un effet de polarisation idéologique, en rapetissant son champ d’analyse critique, la gauche renvoie toute bifurcation de la religiosité sociétale qu’elle exige dans le camp de la droite.
Au terme de ce processus d’infantilisation politique, il n’y a rien d’étonnant à ce que la pensée critique s’intéresse aux idées, de plus en plus nombreuses (par simple exclusion per reductio de sa propre absence d’idées), que la gauche antifa écervelée dénonce à grand coups de slogans creux et de passages à tabac comme étant celle d’une droite fascisante.
LA GÔCHE S’EST TUER
Donc, oui : si tout ce qui n’est pas de cette gauche débile, véritable ennemie de classe du prolétariat et véritable alliée du capital, est de droite, alors je suis de droite ; et s’il est bien un caractère de cette « droite rampante » qui soit extrême, c’est la diversité de ses idées en regard de l’asphyxie qui règne dans les cerveaux embrigadés du gauchisme niais de la doctrine totalitaire de l’antifascisme infantile programmé.
La Crue de la vérité (The Tide)
Avant d’admettre des valeurs
Avant d’admettre une morale
Il faut une base objective critique
Ce qui est édifié sur le mensonge
S’effondrera avec la crue de la vérité
Et si nous perdions tout ce qui nous opprime ?
What is worth?
What is good?
Without truth
We raised castles of sand
And the tide is coming
Why not loose all
We don’t need?
PC et projet communiste
En réponse à Aux yeux de la philosophie dialectique, rien n’est établi pour toujours, rien n’est sacré d’Antoine Manessis.
Je ne suis ni un exégète de Marx, ni particulièrement informé sur le destin du PC de France, n’étant pas Français. Mais il me semble reconnaître dans cet état des faits une rengaine qui ne date pas d’hier.
Jamais la classe ouvrière ne se ralliera autour d’un projet communiste en prenant pour direction un parti lui-même intérieurement divisé. Comment la division intérieure pourrait ne pas résulter en divisions extérieures ? Il m’apparaît que le problème du PC tient à ce qu’il s’attache à une structure de parti d’une époque désormais révolue. Pour employer une formule hégélienne, le temps est peut-être venu pour le PC de « sortir de lui-même » pour enfin « revenir à lui-même », sur un niveau supérieur. Autrement dit, le parti « en soi », s’il demeure à ce niveau, est condamné à errer.
S’il faut rallier, alors il faut rallier autour d’une base théorique commune et solide, et mettre de côté un instant les querelles de chapelles stériles. Or cette base essentielle existe, de toute évidence, et s’avère d’une solidité implacable : l’analyse économique de Marx, des contradictions du capital et de son éventuelle auto-invalidation, se réalise pleinement sous nos yeux en ce moment même. Plus que souhaitable, la large diffusion de la compréhension marxiste redevient aujourd’hui nécessaire pour atteindre à la conscience de classe et espérer sortir de cette crise. La résolution de cette crise totale ne viendra pas de la classe capitaliste, mais de la classe exploitée elle-même. Voilà, il me semble, la clé de voûte de la doctrine marxiste : « l’émancipation des travailleurs sera l’oeuvre des travailleurs eux-mêmes. »
Le projet communiste concerne ultimement l’ensemble des humains : il dépasse largement le champ d’action d’un seul parti politique. Or voilà ce que les communistes — peu importe le parti — doivent chercher à faire : rallier la totalité des humains. Et si cela ne peut se faire en faisant entrer tous les humains dans un parti, c’est au parti qu’il appartient de sortir de lui-même et d’aller vers l’ensemble des humains.
Le regretté Lucien Sève, dans ses dernières années, indiquait une voie à suivre qui est pleine de bon sens : répertorier minutieusement chacune des initiatives, à tous les niveaux envisageables, qui vont déjà dans le sens du communisme, pour y prêter éventuellement main forte et en faire au passage une critique constructive sur la base de la connaissance critique marxiste. Si le parti s’attelait à cette vaste tâche — de façon non-exclusive et sans chantage politique : en acceptant de collaborer ouvertement avec tous ceux qui y travaillent déjà, qu’ils se considèrent ou non communistes –, non seulement cela lui permettrait de sortir de lui-même et de ses querelles théoriques insolubles, mais il trouverait nécessairement une foule d’opportunités de mobiliser ses ressources pour contribuer concrètement au développement effectif d’une force communiste beaucoup plus large et populaire. En toute logique, les nécessités réelles rencontrées sur le terrain prendront le pas sur tous les présupposés théoriques, et c’est à ce moment que la théorie pourra révéler pleinement toute sa richesse pratique.
Les contradictions du capitalisme ne peuvent que devenir de plus en plus sensibles dans les années qui viennent. Or seule la critique marxiste fournit les outils théoriques nécessaires pour les comprendre. Voilà ce qui importe.