Faut juste mettre une chose au clair
Les hôpitaux, les routes, les écoles, les services publics, l’aqueduc, l’électricité
C’est pas quelque chose qui nous est donné contre impôts
C’est quelque chose qu’on a construit, mis sur pied, développé et entretenu au travers des années, au travers des siècles
C’est à nous, ça nous appartient collectivement
Les entreprises, les industries, la production nationale est le fruit du travail du peuple
Elles aussi, en fait, nous appartiennent
Et l’argent, les banques ?
Que vaudrait leur argent si on n’était pas là, à produire sans relâche de la valeur ?
Tant que le capitalisme permet d’organiser la production et son développement, tant qu’il permet de distribuer les richesses dans le sens du monde, pour qu’au moins la majorité en profite à peu près équitablement, ça peut aller.
Mais quand l’argent et la richesse prennent le contrôle, s’emparent de toute la production et du gouvernement, et qu’ils sont obligés de mettre de plus en plus la liberté du peuple en veilleuse, là il y a un problème. À tout le moins le problème, s’il était là dès le départ, devient plus visible.
Ce que nous produisons collectivement nous appartient collectivement. Ce qu’on possède ne nous appartient pas par la seule vertu de l’argent qu’on a donné en échange; on possède des choses parce qu’on s’était mis d’accord collectivement sur une façon d’organiser l’activité humaine de sorte à produire et à distribuer le plus efficacement possible ce dont chacun a besoin.
Le système d’échange marchand n’a jamais été idéal, mais c’était sans contredit le plus efficace que l’on connaissait pour y arriver. On a accepté que certains s’enrichissent plus que les autres, pourvu que cela permette à chacun d’améliorer sa condition. À partir du moment où l’enrichissement des riches, ou ne serait-ce que la conservation de leur richesse, s’oppose directement à la possibilité de chacun d’améliorer librement sa condition, le système s’invalide de lui-même, et l’organisation et le développement des capacités humaines sont appelés à être repensés de toute urgence.
Nous faisons face à une crise financière sans précédent qui secoue le monde entier. Les gens qui dirigent actuellement sont impuissants face au système, et pour cause. Ce n’est pas pour ça qu’on les avait mis là, de toute façon. On les avait mis là pour gérer la nation, au sein de l’économie globalisée, et c’est ce qu’ils font : ils gèrent comme ils le peuvent l’économie de la nation. Mais ils n’en contrôlent pas les règles. Les règles viennent d’en haut — d’un vaste réseau global très bien organisé, qui est constitué des plus grands fonds d’investissement de la planète.
21 juillet 2020