Mouvement réel, versus immobilité perceptuelle.
L’essentiel n’est pas toujours visible, manifeste.
Essence, substance, apparence.
Y’a un malaise à creuser
Sur le plan de la représentation
Une disjonction
Entre être et paraître
Y’a un moment où on se sent vulnérable
Des moments pas graves
Mais qu’on préfèrerait oublier
Laisser derrière
Quand la sincérité rencontre l’opposition
L’oppression
On se sent ridicule
…
…
Ce serait plus simple de ne pas y penser
La méchante critique
Celle qui mord
Et c’est ce qui effraie d’avoir tort :
la morsure qu’on pourrait se prendre.
Mais voilà, pour comprendre le monde, il faut aller au-devant de beaucoup d’incompréhension — à commencer par la sienne propre.
Il y a beaucoup à reconnaître !
Ne faut-il pas commencer par reconnaître soi-même s’être égaré pour enfin se re-connaître en l’autre ?
Voilà, en définitive, pourquoi on ne peut défendre que ce qu’on a éprouvé soi-même.
Mais il faut se défendre
Surtout contre les idées toutes faites
Et savoir mordre avec justesse
Il faut à la fois avancer d’un pas assuré
Et savoir se remettre en question
Ce n’est pas une démarche facile
Mais nous ne serons pas seuls
Tout le monde ne se vaut pas. J’ai mis plusieurs années pour m’enlever ces inepties démocratiques de la tête. Et ça a peu de choses à voir avec la race, l’ethnie, la couleur de la peau, l’orientation ou l’identité sexuelle. La véritable explication est ailleurs.
Il y a des gens qui sont bons. Il y a des gens qui sont mauvais. Ça, c’est indéniable. La plupart d’entre nous oscillons entre les deux, pris dans une grande confusion.
Ça a à voir avec la culture, au sens de doctrine sociale. Ça a donc bien sûr à voir avec la religion, et la philosophie, puisque ça a beaucoup à voir avec la spiritualité.
Ça a tout à voir avec le rapport de l’homme, comme être générique, avec le cosmos, le monde qui l’entoure. Ce qui se traduit en une certaine attitude chez l’individu particulier envers ceux qu’il considérera être (ou ne pas être) ses semblables, envers les territoires qu’il considérera être (ou ne pas être) son habitat.
Donc non, en tant qu’individus particuliers, nous ne sommes pas tous égaux. Cette idée est une fraude. Certains sont essentiellement admirables, certains sont essentiellement méprisants — au point d’être méprisables.
Et au-delà (ou par-deçà) les religions et les philosophies — qui ne sont que des véhicules intellectuels — il y a effectivement des esprits bienveillants et des esprits malveillants. Et toutes les religions, toutes le philosophies ne se valent pas non plus — encore une fraude notable, osons le dire : certaines produisent beaucoup plus d’esprits malveillants et serviles que d’autres. Aucune, au demeurant, n’en a pourtant le monopole. Et il faut dire qu’avec la guerre idéologique qui fait rage et qui, aujourd’hui plus que jamais, instumentalise absolument tout, il serait hasardeux de pointer du doigt trop catégoriquement.
Mais comment distingue-t-on le bien du mal ? C’est, en réalité, plutôt simple. Le bien se conforme à l’immanence du réel. Le mal la nie. Il suffit d’extrapoler le temps jusqu’à son extrémité ultime : ce qui survivra à l’Éternité, c’est le bien par essence. Ce qui s’évanouira dans l’anéantissement n’est simplement pas nécessaire à la marche de l’Univers.
Ça n’a rien à voir avec un principe abstrait de morale. Ça se vérifie objectivement. La réalité est son propre juge, et le verdict finit toujours par tomber fatalement de lui-même.
Tout ça pour dire.
C’est bien beau à l’échelle de l’Univers. Suffit-il de le traverser d’un éclair théorique d’un bout à l’autre à la vitesse de la lumière — du « Big Bang » initial au « Big Whatever » éternel — pour que tout s’illumine instantanément.
Mais en attendant, localement, pratiquement, ici et maintenant, c’est le gros bordel. Il y a tout un enchevêtrement de forces antinomiques en présence, d’oppositions en jeu. Et, localement, il y a un enjeu majeur dans la balance : la survie (ou l’anéantissement) de l’espèce humaine, et possiblement de toute forme de vie sur Terre.
Et aussi petits qu’on puisse être par rapport à l’Univers, je peux vous assurer que ça « grafigne » en crisse dans sa conscience, en ce moment-même, à propos de nous. Puisque — la preuve n’est plus à faire — l’Univers a bel et bien une conscience ; et cette conscience ne se situe pas ailleurs, dans un super-cerveau, une gigantesque unité centrale, quelque part à l’intérieur ou à l’extérieur de l’Univers. Cette auto-conscience universelle se manifeste, en ce moment, au sein même de sa propre immanence.
La conscience universelle est bien réelle : c’est en nous qu’elle surgit. C’est notre substance même !
Et bien que personne n’en ait le monopole (ni très sûrement le genre humain dans son ensemble), c’est bien de nous qu’il s’agit ici. Ceux qui vous diront le contraire… sont des inconscients ! Et il est indéniable que cette émergence, toute locale qu’elle soit, a toute son importance.
Je disais plus tôt : « en définitive, on ne peut défendre que ce qu’on a éprouvé soi-même ». Et c’est précisément ce que le cosmos est en train de faire sous nos yeux (ou plutôt, dans et derrière nos yeux : dans nos cervelles, dans nos muscles, nos coeurs et nos chairs !) : il s’éprouve lui-même. Et à un moment donné, il sera bien forçé de distinguer ce qui marche et ce qui ne marche pas ; ce qu’il faut conserver et ce dont il faut se débarasser ; le bien du mal.
Et, suprise ! Nous, petits êtres humains, nous sommes partie intégrante de ce processus : nous sommes l’incarnation de l’émergence de la conscience universelle en mouvement ! (Tu parles ! Rien que ça ?)
Nous ne sommes pas ici par hasard, ni selon une volonté extérieure. Nous sommes le produit de la nécessité de la conscience elle-même.
Nés de la communauté, développés dans l’individu, il faut maintenant retourner à notre essentialité communautaire, en tant qu’individus développés, par le saut qualitatif que seule permet la conscience universelle. Ce n’est pas là un voeux pieux, c’est une banale nécessité : c’est ça ou rien.
Il faut seulement admettre que cette faculté de conscience qui nous est donnée ne nous appartient pas, individuellement, en propre. Elle est l’immanence de beaucoup plus grand, d’infiniment plus vaste, d’éternellement plus vivant que nos petites personnes.
Et à partir de ce moment, nous découvrirons que c’est tout l’avenir qui nous appartient.
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