« Prôner la suppression de l’humanité comme réalisation de la liberté humaine — ce que font, par des voies différentes, aussi bien certains penseurs radicaux pour qui le mode de vie des australopithèques représente l’avenir du genre humain, que les prophètes hallucinés du cyborg, cet hybride homme-machine, ou encore ceux qui prétendent remodeler l’humanité en bidouillant son génôme –, c’est toujours, en fin de compte, vouloir réaliser le même rêve : remplacer l’individu humain tel que nous le connaissons, gênant et maladroit, avec son intolérable lot d’imperfections, par quelque chose de nouveau et de meilleur, ce qui serait en effet la confirmation, tant attendue, de l’idéologie du progrès. Mais toutes ces fuites en avant — ou en arrière, ce qui revient au même — ne prouvent qu’une seul chose : le désarroi, voire le délabrement intellectuel de leurs partisans.
« Ceux qui annoncent, pour s’en réjouir ou pour s’en effrayer, un effondrement à venir de la civilisation se trompent : il a commencé depuis longtemps, et il n’est pas excessif de dire que nous nous trouvons aujourd’hui après l’effondrement. »
Jean-Claude Mandosio, Après l’effondrement. Notes sur l’utopie néotechnologique, Encyclopédie des nuisances, Paris (2000), p. 14
Extrait tiré de l’introduction du livre sur la Très Grande Bibliothèque nationale de France (TGBNF) auquel le Président fait référence dans cette vidéo.