Pour en finir avec la marchandise, dévalorisation de l’activité humaine par la réduction de toute valeur à la seule valeur d’échange, réduction incohérente du qualitatif au quantitatif.
Pour en finir avec l’opinion, unité individuelle de la confusion généralisée, pierre angulaire des idéologies, appareil de confusion entre la réalité objective (connaissance) et les sentiments de l’intétêt personnel et collectif (désir).
Pour en finir avec la démocratie qui prétend partager la responsabilité en privant des conditions de son exercice, dictature du nombre sur le réel, impropre à toute prise en charge optimale, comme si le vrai se trouvait au seuil despotique de la majorité.
Pour en finir avec la soumission. Nous ne voulons pas d’un gouvernement plus juste, d’emplois plus humains, d’une fiscalité plus équitable : nous voulons la pleine justice, une activité pleinement humaine, la fin de la domination de l’argent, la fin de la subordination des destinations collectives au despostisme monétaire.
Pour libérer l’activité humaine. Nous voulons de l’art et de la grâce dans chacun de nos gestes, nous voulons en toute chose être motivés par l’amour, la bienvaillance, l’empathie, l’enthousiasme, la passion : nous voulons une vie qui fasse du sens.
Dans le texte précédent («Faire témoignage de résistance»), j’essayais d’articuler les implications dialectiques de l’antagonisme soumission-résistance. C’est sûr qu’en partant du niveau de développement actuel (apparent) de la conscience au sein du public, ça n’annonce rien de réjouissant. Je ne suis pas certain que ce soit la manière la plus efficace de passer le message ! Je me suis moi-même senti passablement découragé après relecture.
Si on veut s’en sortir, faut faire vibrer la volonté passionnée d’un monde différent. Il faut ouvrir les imaginaires sur les possibilités infinies d’un monde sans argent. Faire comprendre que l’homme est assez grand et qu’il peut se faire confiance. Désigner l’imposture, certes, mais surtout pour aperçevoir le potentiel humain auquel elle barre la route.
Il faut parler d’émancipation. Aider l’émancipation à jaillir dans les esprits, les coeurs, les corps. Pour renverser toutes les aliénations, il faut déjà commencer à s’émanciper. Ce monde possible, nécessaire, il faut déjà le construire, le mettre en mouvement.
Quand on fait dans la com’, il y a, veut, veut pas, une posture à prendre. On peut rester honnête assis, couché ou debout. L’essentiel est d’être honnête. Mais c’est décisif de se tenir debout.
Voyons maintenant pourquoi nous changerons le monde.
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