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Pandémie : la réalité derrière les apparences

La pandémie et l’incompétence des gouvernements sont bien réels. Mais derrière, se cache la réalité de la plus grande crise financière mondiale de l’histoire. La pandémie est le prétexte, la « raison extérieure » nécessaire pour justifier les mesures qui sont et seront prises, les gouvernements seront les boucs-émissaires qu’on nous demandera de désigner du doigt au moment de porter le blâme de l’effondrement économique inévitable.

Soyez méfiants au plus haut point possible des successeurs « éclairés » à venir qui vous offriront des solutions de relance impliquant votre propre mise en esclavage. Il faut résister mentalement, s’insurger physiquement, se cabrer contre l’ordre planétaire qu’on voudra alors nous imposer de force.

Rédigé le 30 mars 2020, publié ou mis à jour le 18 avril 2020.

Pensée critique et conscience historique

Ce que je vous dis ici, quelqu’un l’a déjà dit avant — et sans doute mieux que moi.

Mais je ne le dis pas ici pour assouvir le besoin narcissique de me trouver original. Je vous le dis parce que je crois que ça a besoin d’être entendu, par vous mes amis, ici et maintenant.

D’autant plus élevée la probabilité de vous servir du remâché si par chance je me trouve à me rapprocher de la vérité — car il existe peu de choses comme la faculté d’entendement, qui se partage plus vite que la vitesse de la lumière sans jamais rencontrer la moindre résistance dans tout l’univers.

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La pensée critique n’a pas d’autonomie. Elle ne surgit pas comme ça de la caboche de tel individu particulièrement intelligent, ou de tel autre spécialement doué pour la polémique. Elle s’inscrit en compréhension radicale¹ au travers du lent développement historique de la contradiction déchirante qui plonge les délicats rapports humains dans l’eau bouillante et tourbillonnante de leurs rapports de production — lesquels modèlent et remodèlent constamment leur existence.

Il ne peut y avoir de pensée critique sans conscience historique. Elle ne s’invente pas : on la puise dans l’histoire pour en poursuivre la course. Elle est le souffle brûlant d’une inextinguible volonté de vivre qui se transmet d’une génération à une autre — de celles qui ont eu le courage de se tenir debout jusqu’au bout à celles qui ont la volonté de vivre en se tenant debout jusqu’au bout.

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Pour vous donner sans autre formalité un exemple du caractère décisif de la conscience historique pour que la pensée puisse avoir quelque fondation, quelque prise sur la réalité, quelque effectivité, faisons immédiatement voler en éclat cette redondante illusion selon laquelle « les choses étaient mieux avant » et qu’elles seraient parties en couille parce que, à un certain moment donné, des gens mal intentionnés se seraient emparés du pouvoir.

Il suffit de considérer cette citation limpide de Bertrand de Mandeville, datant de pas plus tard que 1728, pour comprendre que c’est tout le système politique qui est pourri par essence, que l’horreur de l’exploitation, loin d’être le produit d’un malheureux accident de parcours, est bien plutôt la précondition de ce système, et qu’un tel système n’a finalement rien fait d’autre que poursuivre son développement selon les lois et la logique qui lui sont propres :

Là où la propriété est suffisamment protégée, il serait plus facile de vivre sans argent que sans pauvres, car qui ferait le travail ? . . . S’il ne faut donc pas affamer les travailleurs, il ne faut pas non plus leur donner tant qu’il vaille la peine de thésauriser. Si ça et là, en se serrant le ventre et à force d’une application extraordinaire, quelque individu de la classe infime s’élève au-dessus de sa condition, personne ne doit l’en empêcher. Au contraire, on ne saurait nier que mener une vie frugale soit la conduite la plus sage pour chaque particulier, pour chaque famille prise à part, mais ce n’en est pas moins l’intérêt de toutes les nations riches que la plus grande partie des pauvres ne reste jamais inactive et dépense néanmoins toujours sa recette . . . Ceux qui gagnent leur vie par un labeur quotidien n’ont d’autre aiguillon à se rendre serviables que leurs besoins, qu’il est prudent de soulager, mais que ce serait folie de vouloir guérir. La seule chose qui puisse rendre l’homme de peine laborieux, c’est un salaire modéré. Suivant son tempérament, un salaire trop bas le décourage et le désespère, un salaire trop élevé le rend insolent ou paresseux . . . Il résulte de ce qui précède que, dans une nation libre où l’esclavage est interdit, la richesse la plus sûre consiste dans la multitudes des pauvres laborieux. Outre qu’ils sont une source intarissable de recrutement pour la flotte et l’armée, sans eux il n’y aurait pas de jouissance possible et aucun pays ne saurait tirer profit de ses produits naturels. Pour que la société [qui évidemment se compose des non-travailleurs] soit heureuse et le peuple content même de son sort pénible, il faut que la grande majorité reste aussi ignorante que pauvre. Les connaissances développent et multiplient nos désirs et moins un homme désire, plus ses besoins sont faciles à satisfaire².

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C’est seulement après s’être débarrassé de ses innocentes illusions — notamment sur la portée fantasmée de l’organisation politique — que l’on peut envisager commencer à comprendre ce qui nous arrive. Et la bonne nouvelle, c’est que l’histoire nous apporte, au travers les soubresauts incendiaires de pensée critique qui surgissent organiquement en elle, un patrimoine inépuisable de compréhension radicale, déjà toute pesée, jaugée, éprouvée à la flamme vive du combat — et prête à l’emploi.

La tâche que je me donne ici n’est pas de vous présenter une perspective originale de mon propre cru, mais bien plutôt de vous inviter à puiser à même la réserve de mémoire historique qu’ont produit les développements qui nous ont menés où nous sommes pour en extraire ce qui pourra nous servir, sans délai, à nous qui refusons de vivre dans la résignation, le repli sur soi et/ou l’attente nécessairement déçue de solutions politiques qui ne pourront de toute façon jamais venir.

Photo : Wolfgang Hasselmann

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  1. Ici, je prends la notion de radicalité au sens de l’étymologie du mot : qui va à la racine des choses (plutôt que de demeurer à la surface).
  2. B. de Mandeville : The Fable of the Bees, 5e édition, Londres, 1728, Remarks, p. 212, 213, 328 [tel que cité, souligné et annoté par Karl Marx dans Le Capital, Livre I, à la « fameuse » Section VII, Chapitre XXV, Éd. Sociales, Paris, 1977, pp. 438 à 439. Marx cite encore l’auteur dans sa note bibliographique, p. 676 : ] « Une vie sobre, un travail incessant, tel est pour le pauvre le chemin du bonheur matériel [l’auteur entend par « bonheur matériel » la plus longue journée de travail possible et le minimum possible de subsistances], et c’est en même temps le chemin de la richesse pour l’Etat [l’Etat, c’est-à-dire les propriétaires fonciers, les capitalistes et leurs agents dignitaires gouvernementaux]. » (An Essay on trade and commerce, Londres, 1770, p. 54.)

« La pire crise sanitaire de tout l’étang ! »

COCO, catastrophe planétaire 5 étoiles, destination collective de rêve de tous les hypocrites, des crédules et des lâches. Regardez-les se tortiller et s’émouvoir devant la tragédie, c’en est presque touchant.

Et d’autant élevée la posture morale sur laquelle ils se hissent que vertigineusement minables sont leurs motivations.

Pour tous les mous et les pleutres qui ne comprennent jamais rien, les uns parce qu’ils n’ont jamais essayé, les autres parce que ça ne les intéresse pas, et tous les autres qui passent leur vie à se défiler devant la responsabilité des conséquences de leur médiocrité, cette mise en scène tragi-comique, ce théâtre sanitaire est une véritable manne qui tombe du ciel. C’est tout ce qu’il y a de plus mauvais, c’est la lie entière de l’humanité qui y trouve, simultanément pour une fois, son compte : c’est le Klondike des opportunistes, des nonos et des pleutres, la panacée à la fois des élites grassement payées à rien faire, des parasites et des éberlués, des lâches du cerveau.

Qui bono? Toute la merde du monde : les fonds d’investissement automatique, les gouvernements de l’incompétence systémique, les médias obsolètes, et tous les clubs de mangeux de marde que sont les Zorganimses Zinternationaux. D’une part. Toute cette belle bande de winners étant posée sur l’immense tas de merde de serviles citoyens satisfait de sa parfaite passivité, gavé de sa complète incapacité à penser par soi-même, bourré quotidiennement de la plus onctueuse bullshit : cette plus que jamais galopante majorité de sous-êtres programmés qui font comme on leur dit de faire, qui votent comme on leur dit de voter, qui mangent ce qu’on leur dit de manger, qui regardent ce qu’on leur dit de regarder, qui croient comme on leur dit de croire et qui pensent jouir en regardant de la merde sur Netflix, en achetant de la merde sur Amazon, en bouffant de la merde au McDo et en se crossant devant Pornhub. Tout ce petit monde-là s’est jamais cru autant jouir de son absence de vie.

Et c’est ça qu’on nous présente comme le modèle de l’« homme nouveau », l’humain deux-point-zéro, le prototype du « new normal ». Yeah, right. Kant, Hegel, Nietzsche, que reste-t-il de vous ?

Rédigé le 23 octobre 2020, publié ou mis à jour le 12 avril 2023.

Pourquoi Ubuntu n’est pas « entièrement libre » (et pourquoi ça importe)

« Ubuntu a des dépôts spécifiques pour les logiciels non libres. De plus, Canonical fait la promotion de logiciels non libres sous le nom d’Ubuntu dans certains de ses canaux de distribution. Ubuntu propose l’option d’installer uniquement des paquets libres, ce qui signifie qu’elle propose également l’option d’installer des paquets non libres. De plus, la version du noyau Linux présente dans Ubuntu contient des blobs de micrologiciel. »

https://www.gnu.org/distros/common-distros.fr.html#Ubuntu

La distribution Ubuntu est de fait une collection de logiciels, parmi lesquels une grande part répond à la définition de logiciel libre. Mais elle inclut et facilite également le recours à des éléments logiciels non-libres, notamment :

  • Des blobs binaires (« micrologiciels » : séquences d’instructions pré-compilées) peuvent être inclus directement dans le noyau Linux. Ceux-ci concernent généralement la prise en charge de périphériques matériels (comme les cartes vidéo). Ces éléments logiciels ne sont ni libres, ni même open source dans certains cas (le code source n’est pas disponible).
  • Différents codecs (bibliothèques d’encodage/décodage de médias numériques) propriétaires peuvent également être facilement installés. Dans certains cas, si le code source de ces codecs est effectivement ouvert, il est soit lié à des licences d’utilisation propriétaires restrictives, soit leur utilisation peut carrément être une violation explicite de brevets commerciaux.
  • Ubuntu facilite l’installation d’autres logiciels propriétaires dont la licence n’est pas strictement libre.

Pourquoi ça importe ?

En décrivant le Forum Ubuntu en français de Québec Web carrément avec « Ubuntu est un système d’exploitation entièrement libre », je reproduisais sans m’en douter une confusion assez commune concernant ce qu’est le logiciel libre — au sens strict du terme. Concernant la différence entre logiciel libre et open source et pourquoi cela est important, référons-nous à l’excellent article du fondateur de la Free Software Foundation, Richard Stallman : En quoi l’open source perd de vue l’éthique du logiciel libre.

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Rédigé le 6 juin 2021, publié ou mis à jour le 4 octobre 2022.

Mots d’ordre politiques

Depuis des décennies, les intérêts privés ont ciblé les positions-clés de décision dans toutes les sphères de la gouvernance et y ont tranquillement placé leurs pions. La dératisation des institutions ne se fera pas par décret. Même si le seul parti crédible faisant preuve de réalisme prenait le pouvoir en octobre, ça ne changerait pas grand chose à la structure de l’État, qui est gangrené de la tête aux pieds.

Indépendamment de la seule politique partitaire, une part significative de la société civile devra être mobilisée sur les enjeux de société pour faire contrepoids à l’idéologie dominante façonnée par le cartel mondialiste.

Toute solution politique envisageable passe par une masse critique de citoyens informés qui comprennent les enjeux et disposent d’une certaine traction sur l’organisation et la mobilisation de la société civile.

Toutes choses qui devront être développées par l’émergence d’alternatives au sein de la société civile elle-même — malgré et contre l’État :

1. Reconstituer un 4e pouvoir

Il faut d’une part développer les canaux d’information alternatifs de sorte à assurer une production et une distribution ininterrompues de contenus, de réflexions, d’analyses et de discussions libres de toutes contraintes.

2. Développer de nouvelles pratiques économiques

Au plan économique, il faut développer par la base des initiatives, des réseaux, des coopérations et des alliances pour coordonner des pratiques de production et d’échange qui favorisent l’autonomie locale et la résilience économique face aux diktats centralistes de l’économie globalisée, en soutenant les travailleurs indépendants, les petites entreprises et les initiatives locales.

Ensuite seulement peut-on s’attaquer aux questions sociales (particulièrement celles de la santé et de l’éducation) et envisager la refonte de ces institutions dont le contrôle a été entièrement délégué à l’État — avant que celui-ci ne menace de passer celles-ci dans les mains avides de ses copains du secteur financier privé.

Bien sûr, il faudra investir le champ de bataille politique, mais sans un soutien massif d’une population éduquée et solidement mobilisée sur ces enjeux essentiels, les candidats élus laissés à eux-mêmes — même avec les meilleures intentions du monde, doublées d’un courage d’acier et d’un indéfectible sens de l’honneur — seraient broyés par l’impitoyable rouleau compresseur idéologique de la machine politique.

Rédigé le 7 août 2022, publié ou mis à jour le 22 septembre 2022.

La Vingt-Cinquième Heure (épisode zéro) – 12 avril 2022

Il est minuit une : nous sommes dans la Vingt-cinquième Heure !

Le plus difficile, ce n’est pas d’avoir quelque chose à dire, mais de savoir par où commencer ! Il y a tant à dire, tant à faire !

Allez, bon, je me lance !

  • Les conditions mises en place pour le contrôle des esprits
  • C’est souvent quand il est déjà trop tard qu’on réalise ce qu’il y a à faire
  • Est-ce qu’on décide de prendre en main notre destinée, ou on se laisse prendre en main par l’État au service du capital ?
  • Pour embrasser la vastitude du Monde, il faudra beaucoup de monde
  • Bonus : petite envolée gratuite sur le spectacle médiatique pandémique
  • Le logiciel libre pour libérer l’information ?
  • Le rayon GAMMA de la mort
  • Vivre la vie vraie : seul possible possible
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Rédigé le 13 avril 2022, publié ou mis à jour le 6 août 2022.

L’absurde, le faux et le réel

Texte inachevé.

Voici quelques exemples de non-sens apparents :

  1. Les impôts, ou le suicide de l’État : l’État dépend de ses revenus fiscaux pour fonctionner. C’est la classe moyenne, c’est à dire les employés rémunérés, les travailleurs indépendants et surtout les petites et moyennes entreprises qui fournissent la part du lion des impôts sur lesquels subsiste l’État. Or, les mesures drastiques mises en place avec le théâtre du COVID-19 sapent surtout et précisément dans les capacités économiques de la classe moyenne, la base des revenus de l’État.
  2. La dette : d’un tempérament naturellement grippe-sou quand il est question de programmes sociaux (des années de démarches politiques et de pressions civiques peinent généralement ne serait-ce qu’à maintenir le moindre financement de ces programmes), l’État prend soudainement les devants pour compenser — et pour plusieurs, bien au-delà — la perte de revenus des travailleurs mis au chômage forcé par les mesures de confinement. Tout ça au prix d’un endettement public d’échelle comparable à celui qu’entraînèrent, réparties sur plusieurs années, les mesures de Quantitative Easing qui succédèrent à la crise dite des subprimes de 2008.
  3. Prolongation « absurde » du blocage de l’économie : l’État, docilement défendu par ses chiens de garde que sont visiblement devenus ses nouveaux complices les médias conventionnels, exagère notablement les risques sanitaires — d’une manière frisant le burlesque — pour justifier de faire perdurer le confinement et les mesures de désagrégation des rapports sociaux.
L’absurde : un indicateur de raisons plus profondes

Ce qui nous paraît au premier abord parfaitement absurde est nécessairement le signe de raisons plus profondes qu’on ne perçoit pas encore, mais qui participent en réalité d’un logique implacable. Les causes et leurs conséquences logiques que font apparaître la simple analyse causale sont bien souvent de plus ou moins habiles déguisements d’alibis pour atteindre des objectifs plus profonds. Pour formuler autrement, et par souci de clarté : ce qui nous apparaît comme des causes accidentelles ne sont en fait que des alibis mis en scène pour atteindre des objectifs définis auxquels participent directement les conséquences malheureuses — qui ne sont involontaires qu’en apparence.

Si on osait encore, en 2020, se fier à Hegel, on pourrait, la tête haute, affirmer ceci : l’histoire ne connaît pas d’accident, et le hasard n’est jamais que l’explication de ceux qui n’arrivent pas à saisir les déterminations réelles des phénomènes. On pourrait donc reprendre les observations décrites ci-haut, et les réinterpréter sous cet axe d’analyse. Normalement, une explication rationnelle pleinement opérationnelle devrait arriver à franchir les dos d’âne que sont le ressenti de l’absurdité brute et du non-sens radical, et nous mener sans autres heurts sur le chemin des déterminations effectives de la réalité.

Le faux : un moment du vrai

Mais avant — question de pousser un peu plus loin notre interprétation de l’actuelle crise — montrons que même le mensonge, lorsque rationnellement interprété, nous permet de préciser notre saisie de la vérité. C’est en dernière instance ce mensonge lui-même qui nous permettra de boucler la boucle, de compléter notre incursions au cœur des déterminations du phénomène et, pour ainsi dire, de poser le sceau de la justesse sur l’interprétation rationnelle que nous ferons du scénario observé, en fournissant ni plus ni moins la preuve de la validité de cette interprétation. Car on ne ment (et on ne censure) jamais par hasard. On ment (et on censure) pour cacher une vérité précise : et c’est précisément celle-ci qui nous intéresse !

La calomnie des médias

Car s’il y a bien un phénomène absolument horripilant, c’est la progression hallucinante du niveau de la mauvaise foi dans des publications et des médias qui nous inspiraient encore, il n’y a pas très longtemps, un minimum de confiance. Jusqu’ici, il était couramment reconnu que les journalistes des grands médias se contentaient de mentir par omission pour conserver leur emploi; force nous est de reconnaître qu’ils sont obligés aujourd’hui de recourir carrément à la calomnie et à la diffamation pour couvrir leurs pistes : pris dans une boucle de rétroaction positive pour masquer leurs demis-mensonges précédents, ils mentent désormais sans le moindre détour — passant maintenant du consentement tacite à la prostitution morale intégrale.

Les accusations faites envers ceux qui menacent de révéler l’absurdité totale des mesures drastiques appliquées par l’État — et par ricochet les réseaux de complaisance de l’appareil médiatique — et les raisons qu’on invoque pour justifier qu’on bannisse ces intervenants des médias sociaux et des plateformes de diffusion, ces accusations et justifications sont tellement déraisonnables que c’en serait simplement loufoque, si ce n’était du degré de létalité auquel portent de telles diffamations. Les médias appellent ni plus ni moins au totalitarisme de l’opinion et à son poliçage par la violence de la bien-pensance civique. C’est ce qu’entendait Orwell avec « l’ignorance c’est la force » : ce sont les gens convaincus de détenir la vérité qui refuseront de la voir et écraseront eux-mêmes — avec une violence absolue — ceux qui tenteront de la leur révéler.

Ici plus que jamais, l’apparente bouffonnerie d’un tel comportement devrait être, à l’esprit rationnel, un indicateur de raisons souterraines précises mais invisibles à l’oeil nu, organe qui ne perçoit que l’aspect immédiat, phénoménal des choses. Et c’est, de toutes les absurdités ayant cours, celui qui est le plus intéressant, parce qu’il permet de mettre le doigt sur la nature exacte de ce qui se passe en réalité, comme nous le verrons si j’arrive à conclure ce texte.

Photo : Ryoji Iwata

Rédigé le 19 novembre 2020, publié ou mis à jour le 11 avril 2022.

Apprendre à marcher dans le réel

Et si j’essayais de résumer ma perception de mon propre découragement ? Je crois, quand on regarde l’état du monde, que le découragement est inévitable ; manifestement, il se terre à chaque recoin de réalité qui accède à ta conscience ; en fait, la somme de détresse du monde ne pourrait être supportable à nul mortel — du moins, pas tout d’un coup. Or, nous ne sommes pas seuls, heureusement, et probablement que s’il était partagé en parts égales, le désespoir mondial serait quotidiennement tolérable, étant donné justement la perspective d’un tel partage, ie. de l’empathie envers son prochain que ce partage impliquerait. Ce n’est donc pas la haine (manifestation ultime, en dernière instance, de tout parti-pris idéologique), mais l’amour qui peut transformer le monde de sorte à rendre celui-ci habitable, de sorte à transformer définitivement le désespoir en espoir.

Je poursuis ma litanie sur le désespoir : tu te sens parfois « à terre », tu « touches le fond », tu sens « tout le poids de ton existence » ? Bravo, tu apprends à marcher dans le réel. Continue d’avancer, raffermis ta marche, et ça deviendra comme une seconde nature. Les psychanalystes du système voudraient que tu continues de « flotter », sans jamais poser un pied devant l’autre, et t’affublent d’épithètes tels que « dépressif », « bipolaire ». Mais en fait t’es juste un pauvre bougre qui prend conscience de la détresse du monde, mais si tu t’acharnes à continuer, tu ne peux pas imaginer jusqu’où tu peux aller. Alors continue, encaisse et avance sans broncher.

Y’a beaucoup de trucs qui vont être révélés progressivement ; ceux qui s’obstinent à croire que tout le monde il est gentil risquent de pogner un sacrée débarque. En ce sens, je considère que la somme cumulée de mes désespoirs constitue ma longueur d’avance sur ce qu’ils s’apprêtent à recevoir d’un coup dans la pêche. Pas sûr que moi-même j’y survivrais.

Extrait d’un clavardage avec un bon ami.

Rédigé le 20 avril 2021, publié ou mis à jour le 11 avril 2022.